Questions de stratégies à la FI
QUESTIONS DE STRATEGIES
A LA FRANCE INSOUMISE
Les résultats des élections européennes provoquent au sein
de la France Insoumise un débat interne qui était latent
dans ses rangs.
Pour parler de stratégie, nous devons analyser les classes
sociales à qui s'adresser prioritairement d'une part,
définir quel type de société nous voulons en montrant l'exemple
par un fonctionnement interne qui respecte la démocratie dans
le respect des différentes opinions.
Les classes sociales, nous le savons, ne sont plus aussi homogènes
que du temps de la grande époque industrielle, des petits
commerçants, des petits paysans, des cadres non encore
prolétarisés et de la bourgeoisie.
Ce qui domine aujourd'hui, ce sont des emplois précaires,
des travailleurs dits indépendants dont certains se prennent
pour des petits patrons, des paysans en voie de disparition, des
cadres prolétarisés ou inscrits dans le productivisme moderne
qui s'apprête à mettre en avant le numérique et d'envahir la
société d'ondes électromagnétiques qui vont créer de gros
problèmes de santé pour la population.
Ajoutons le découpage territorial qui a pour but de satisfaire
la rentabilité financière des multinationales et qui amène à des
zones d'habitations abandonnées.
Voilà pour le paysage sociologique.
Pour les partis de gauche, les bases sociologiques ont changé !
Cela explique largement les difficultés d'adhésions à la CGT,
le réformisme dominant de la CFDT, les divisions dans le monde
du syndicalisme étudiant, les difficultés du PCF de trouver de
nouveaux électeurs-trices.
Dans un premier temps, profitant de la constitution de la
cinquième république, les forces de droite et celles de gauche
avec un PS dominant se relayaient au pouvoir.
Tenant compte de l'intégration de la social-démocratie dans
un libéralisme classique, s'est constitué le FRONT DE GAUCHE
structure certes unitaire, mais avant tout des compromis de sommet
sans démocratie interne avec le refus d'ouvrir à des adhérents(tes).
Devant ce blocage, le Parti de Gauche avec Mélenchon en tête,
lançait un mouvement LES INSOUMIS, avec un fonctionnement
très centralisé, mais aucun débat décentralisé pour la raison invoquée
que ce mouvement n'était pas un parti.
Ce ne sont pas des AG organisés par le sommet à la virgule près
avec des tirés au sort faisant plutôt " pots de fleurs " que porte-
paroles de débat dans les groupes d'appui, ceux-ci étant interdits
de fonctionnement horizontal !
Les élections présidentielles allaient permettre de mettre les "insoumis "
dans une situation favorable avec un score qui aurait pu être supérieur
si Hamon et Les verts s'étaient mobilisés en conséquence comme le
PCF a pu le faire.
Ce bon score aux présidentielles et la constituion d'un groupe au
parlement vont conforter l'idée de l'autonomie du mouvement,
certains allant jusqu'à dire que le clivage de la droite et la gauche,
repris d'ailleurs avec un certains succès par Macron, n'était plus
de mise. Ainsi dans les meetings, la fin des réunions se faisaient
avec la Marseillaise, l'internationale éventuellement en second,
la notion de camarades se transforme avec la formule "les gens".
La polémique lancée par les dirigeants du Parti de Gauche sur
le contenu de la campagne de Manon AUBRY est désolante : notre
camarade a su développer avec brio les deux axes prioritaires :
l'urgence climatique et écologique, l'urgence sociale !
Alors , elle est où l'erreur stratégique ? Les municipales et la
nécessité d'une démarche unitaire vont réveiller certains-nes
au réalisme du terrain ! Oui, la Gauche existe toujours, et nous
le verrons bientôt avec Jadot et autres verts blancs au niveau
de l'Union Européenne.
Oui un cadre idéologique s'impose et pour cela, nous avons un
programme antagonique avec toute option sociale-démocrate
libérale ! Oui d'autres forces anti-capitalistes, partidaires ou pas
existent et il faudra bien rechercher des accords.
Mais comment trancher ? Par des Assemblées générales avec
dans un premier l'élaboration d'une charte, puis la démocratie
tout simplement avec le respect dans ce cadre du pluralisme.
Des députés nous ont montré la voie comme Ruffin et Autain,
Danièle Obono et Danièle Simmonet. Et d'autres surement, nous
pouvons d'ailleurs nous inspirer du groupe des députés en espérant
que la polémique lancée nationalement ne nuise pas à la cohésion !
De toute façon, nous sommes toujours avec ce slogan : " ce n'est
qu'un début, continuons le combat " !
Espérons une Assemblée Nationale qui soit le reflet des débats
des Groupes d'Appui porteurs d'un nouveau fonctionnement et
d'une clarification avec la fin du " ni droite, ni gauche ".
Laissons cette illusion aux centristes ! Qui se retrouvent toujours
dans le camp de la droite ! Nous le savons à Hérouville !
Canal blog - Le 30/05/2019
René LE BRIS